Avec la crise sanitaire du covid-19, le développement du télétravail dans les entreprises, et la recherche d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, certaines entreprises ont décidé de mettre en place la semaine de 4 jours au sein de leur structure.
A l’image de System B, LDLC, ou encore IT Partner, beaucoup d’entreprises adoptent cette nouvelle répartition du temps de travail sans baisse de salaire. « Travailler moins pour gagner plus ». Le système n’est pas nouveau puisqu’avant les 35 heures, en 1996 la loi Robien prévoit, sous certaines conditions, la mise en place de contrats de 32 heures. En Nouvelle-Zélande, la semaine de 4 jours est préconisée, et elle réussit à s’imposer également dans les pays du nord où elle est un franc succès.
Dans les entreprises qui ont adopté ce dispositif, les salariés travaillent désormais 4 jours par semaine pour un total de 32h payées 35h.
Conditions de réussites
La semaine de quatre jours peut se moduler de différentes façons : en réduisant le nombre d’heures de travail ; en augmentant l’amplitude journalière ; en enlevant juste un jour de travail sans modifier la plage horaire.
Cette organisation peut être utilisée par bon nombre d’entreprises, pour peu qu’elles soient saines, qu’elles communiquent bien avec leurs collaborateurs et que leur fonctionnement repose sur la confiance.
La semaine de 4 jours est un atout comme marque employeur
L’un des avantages de la semaine de quatre jours est l’augmentation de la productivité des salariés. Avec 4 jours pour effectuer son travail au lieu de 5 jours, les salariés font moins de pauses et sont plus concentrés dans leurs tâches. Ils se sentent plus heureux de venir au travail et y sont plus investis.
Côté salarié, cette solution libère du temps pour des projets personnels comme une activité de freelance. Cette respiration dans la semaine a aussi un effet sain sur la santé mentale des équipes, moins enclines au burn-out. De plus, cela fidélise les plus jeunes qui recherchent davantage de temps libre pour se dédier à leurs passions et à leurs loisirs. Certains utilisent même cette troisième journée de repos pour fixer des rendez-vous qu’ils n’arrivent pas à poser le reste du temps afin de se reposer pleinement le week-end.
Difficile à mettre en place pour les employeurs
Pour l’entreprise, il faut cependant réorganiser le temps de travail en réfléchissant à comment ne pas entraver la coordination des équipes, dans la mesure où le jour de repos n’est pas le même pour tout le monde.
Chez Welcome to the Jungle, média pour la recherche de stage, la journée de repos n’était pas imposée aux salariés au début, mais il a fallu rapidement revenir sur cette décision dans la mesure où la coordination entre les équipes se faisait très mal ; « il y avait toujours une personne absente » affirme une manager de la société. Depuis, la start-up parisienne a choisi un autre système qui lui correspond, c’est ainsi que chaque employé a le choix entre deux journées, le mercredi ou le vendredi, qu’il doit choisir avec l’approbation de son manager pour au moins un trimestre.
En revanche chez LDLC, acteur du commerce informatique et high tech, chaque employé a un jour « off » qu’il détermine en fonction de ses besoins et impératifs de service. Ce système existe depuis plus d’un an et « cela permet à chacun de prendre les rendez-vous qu’on n’arrive jamais à caler, de faire des courses, du sport ou des tâches du quotidien. » pour Laurent de la Clergerie, président fondateur du Groupe LDLC.
Néanmoins, les patrons qui instaurent ce type d’emploi du temps au sein de leur entreprise sont vus comme novateur et sont mieux considérés par leurs salariés qui le voient comme plus soucieux de leur bien-être.

Plus difficile pour les heures supplémentaires
Un autre inconvénient, et de taille, lorsque l’entreprise réduit simplement le nombre de jours travaillés mais non les heures : les salariés voient leur journée de travail rallongée. Ils peuvent être plus à même à la renonciation lorsque l’employeur décide d’y ajouter des heures supplémentaires.
La semaine de quatre jours, bonne pour l’emploi et le climat
Des grands groupes comme Unilever ou Microsoft ainsi que de plus petites entreprises se sont momentanément essayés, avec le soutien de leurs gouvernements, à la semaine de quatre jours. Car plus récemment, l’argument écologique est venu renforcer les convictions des défenseurs de la réduction du temps de travail. Cela permet des économies d’énergies réelles notamment grâce à la réduction de l’utilisation des transports, ou à certaines passions naissantes comme le jardinage, qui améliorent la qualité de l’air.
Sources :
https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/de-plus-en-plus-de-pme-testent-la-semaine-de-quatre-jours-1371490
https://newdeal.io/la-semaine-de-quatre-jours-realite-ou-utopie/
https://bigmedia.bpifrance.fr/decryptages/la-semaine-de-quatre-jours-entre-contraintes-legales-et-gains-de-temps
https://www.helloworkplace.fr/semaine-quatre-jours-travail/
Quentin DEMARET, Responsable audit et qualité